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Robert McLiam Wilson/Donovan Wylie
LES DEPOSSEDES
Editions : Christian Bourgois.
Enfin en français, Les Dépossédés de Robert Mc Liam Wilson. Ce livre est difficile à raconter, ce n’est pas un roman, c’est un essai écrit à la première personne. C’est un des premiers livres de Mc Liam Wilson, écrit en 1992, avant les excellents romans : Ripley Bogle, Eureka Street, la Douleur de Manfred, déjà tous traduits en français. Robert décide avec Donovan Wylie (le photographe) de faire le constat de la pauvreté en Grande-Bretagne. Ils sont alors, deux très jeunes hommes. Les années 90, la dame de fer, les bouleversements d’une société moderne qui ne fait pas de détail : il faut réformer. Réformer le système social, les cotisations, la prise en charge des plus fragiles. Á la rencontre des démunis, ce ne sont pas seulement des histoires de pauvres gens qu’ils nous racontent mais ce sont des tranches de vies à vif de dépossédés, de déshérités. Car si chaque homme à la naissance reçoit son lot de respect, d’espoir, de joie et de bonheur, ces laisser-pour-compte, ont tout perdu… « … Ma première nuit à Londres, je l’ai passée à Nutfriars, le foyer de l’Armée du Salut. Plutôt horrible. Quatre-vingts personnes dans un dortoir. Une puanteur terrible… la nourriture était atroce, je veux dire vraiment atroce. Des cafards partout. Tout bien pesé, il valait mieux dormir dehors. » Notre société les voit-elle encore ? Ce plaidoyer pour les désincarnés n’est pas un simple constat mais une colère, un constat d’échec… » cet échec prouve peut-être à quel point la situation des pauvres est vraiment désespérée aujourd’hui en Grande Bretagne « – Robert, en Grande Bretagne et ailleurs a-t-on envie d’hurler – « Je n’ai pas réussi à décrire correctement leurs conditions de vie […] l’angoisse de ces gens. Leur détresse dépassait tout ce à quoi je m’attendais […] Ce livre est une plainte portée à l’attention du public. » …15 ans plus tard, de plus en plus de dépossédés, ce livre reste malheureusement d’une troublante actualité…