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Hallowe’en, notre héritage celte
Il y a environ 3000 ans, nos ancètres les Celtes, c’est à dire ceux de vingt-deux pays d’Europe, dominaient le monde culturellement, économiquement et militairement de l’océan aux Karpates et des plaines du Nord aux rivages de la Méditerranée*.
Quand on parle des celtes, on se souvient surtout d’eux pour leurs exploits militaires et on les décrit le plus souvent en barbares incultes. C’est ignorer et nier tout le legs de cette civilisation. Les principaux témoignages de la vie des celtes nous sont parvenus par les auteurs de l’Antiquité classique et le plus souvent par leurs ennemies.
Si les celtes excellent dans l’art de la guerre et de la fantaisie orale, ils se soucient peu de laisser des traces écrites de leurs traditions. Pris entre les romains au sud et les germains au nord, c’est en Irlande au IIIe sicle que la civilisation celte va connaître son dernier âge d’or.
Au XXIe siècle, à grand renfort d’opérations marketing, certain se souviendrons peut être du fameux Olaween de France Telecom (Agence BDDP) qui avait installé un champs de citrouilles au pieds de la Tour Eiffel. Hallowe’en revient en France. latine, — dans les pays d’Europe anglophonne, la tradition a perduré — les citrouilles envahissent chaque vitrine, chaque école…
Représentation bien réductrice de la plus importante fte du calendrier celte : cérémonie politique, militaire, druidique, la nuit de Samain, à la pleine lune la plus proche du 1er novembre, était le nouvel an celte.
Dans l’Europe pré-romaine, la veille de Samain est consacrée, à l’extinction du feu sacré, à la cueillette du gui et au festin : Les druides coupent le gui, plante sacrée le sixième jour de la lune juste avant le sacrifice des taureaux blancs. Ils allument de grands feux sacrés d’où chacun rallumera son foyer et là débute le festin où à force de nourriture et de boisson, l’esprit des vivants rencontre celui des morts : un état d’inconscience visionnaire permettant de passer dans l’autre monde.
Plus tard, à la conquête romaine, les célébrations gauloises se mixeront avec les croyances des envahisseurs. Ainsi Epona, la déesse des fruits et des récoltes, célébrée à la fin de l’été sera adorée par les celtes, et sa représentation : une femme sur un cheval servira de protectrice aux troupes de cavaliers romains.
Lorsque l’église imposera la célébration de Toussaint et que St Patrick convertira l’Irlande au christianisme, la tolérance et le respect des traditions irlandaises permettra aux fili (les druides irlandais) de célbrer Hallowe’en : c’est à dire que la nuit de Samain enterrera l’ancienne année et que tout sera détruit pour mieux se reconstruire. Le monde des morts (le sid) deviendra accessible au vivant et vice-versa.
Sans l’aide de l’Histoire, cette fête populaire, se cantonnerait en Irlande, et seuls les irlandais auraient continuer à creuser des lanternes dans des navets. Cette coutûme de la lanterne trouve sa source dans la légende de Jack, irlandais si acariâtre que même le diable refusa son âme et lui donna un charbon ardent pour éclairer son errance. Jack creusa un navet où il déposa ce charbon.
Sous l’impulsion desIirlandais voyageurs et missionnaires, les rituels s’imposent en Ecosse, en Grande-Bretagne, mais aussi en Galice avec la tradition du Magosto.
A la fin du XIXe siècle, les Irlandais, fuyant la famine, traversent l’Atlantique, Hallowe’en s’installent aux Etats-Unis, sur ce continent, la citrouille généreuse remplacera le le malingre navet pour confectionner l’affreuse lanterne.
Plus tard, dans les villes, les Irlandais prirent l’habitude de se déguiser pour aller mendier quelques nourritures la nuit de Samain, habitude que reprirent les enfants d’où le fameux Trick or Treat.
Aux Etats-Unis et depuis quelques années en Europe, le jour d’Hallowe’en, des enfants menaçants de faire de mauvais tours cherchent à récolter des friandises.
A l’origine, les jeunes irlandais avaient coutûme de jouer à Ducking for Apples, c’est à dire à récupérer des pommes flottantes dans une bassine d’eau ou suspendues, avec les dents sans y mettre les mains .
Nuit sacrée ou fête populaire, Hallowe’en s’imposera -t-elle en Europe comme aux Etats-Unis pour devenir la fête la plus importante de l’année rassemblant tous les âges, toutes nationalités et toutes les confessions ?
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