WILLIAM ROBINSON, l’irlandais qui libéra le jardin

Le Jardin de Mount Usher, un exemple parfait du jardin Robinsonnien... (Ashford - Wicklow)

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William RobinsonWilliam Robinson naît le 5 juillet en 1838, dans le Comté de Dublin. Ses parents ne sont pas très fortunés et son père déserte la maison pendant son adolescence. Malgré un environnement familial difficile, William étudiera à l’école d’horticulture à Dublin.
C’est le Glasnevin National Botanic Garden, créé en 1795, ce jardin de 27 acres longeant la rivière Tolka qui  va l’inspire et fait naître sa vocation de jardinier-horticulteur.

Regent’s Park de Londres

En 1867, après avoir été le jardinier de il obtient un poste de contremaître au Regent’s Park de Londres. Le célèbre parc surnommé le joyaux de la couronne doit ouvrir au public et William Robinson participe activement à sa remise en forme.
William se rend en France pour y découvrir le fameux jardin à la française hérité de Le Nôtre. Il découvre Versailles mais n’est pas trop convaincu et impressionné par la rigueur imposée à la végétation mais par contre, William est subjugué par les plantes subtropicales utilisées dans les plates-bandes.
Au retour de ce voyage sur le continent, il publie un ouvrage intitulé Gleanings from the French Gardens c’est une véritable explorations des jardins français : les jardins publics à Paris, les vergers de Montreuil…
Mélanger les plantes exotiques aux plantes locales devient la recette de William Robinson. Laisser la nature s’épanouir plutôt que de la contraindre, il veut cultiver avec la nature pas la dompter, pas lui imposer les lois et règles d’esthétique géométriques. Robinson est LE jardinier du 19e siècle et les préceptes décrits dans son ouvrage The Wild Garden et The English Flower Garden sont modernes et innovants.
A l’âge de 19ans, il devient membre de la Linnaean Society et journaliste au London Times. Il écrira plus de 19 ouvrages traitant de sujets aussi variés que la culture des champignons, inconnue à l’époque ou la crémation des mauvaises herbes.

Wiliam Robinson crée deux journaux : Le Jardin et le Jardin Illustré

Il créera aussi deux magazines, Le Jardin et le Jardin Illustré (The Garden and Gardening Illustrated) Gertrude Jekyll, elle aussi célèbre créatrice anglaise de jardins contribuera régulièrement à ces revues.
William Robinson meurt en 1935 chez lui, au manoir de Gravetye, devenu un Manoir Hôtel entièrement restauré et dont le jardin a gardé l’âme du jardin de Robinson.
Le père du jardin à l’anglaise, l’initiateur du Wild garden dont les désigners-paysagistes modernes s’inspirent beaucoup pour imaginer des jardins en mouvement, est ce jardinier irlandais, un Dublinois inspiré.
Aujourd’hui, si en Irlande et par le monde, nombreux sont les jardiniers, qui réclament l’héritage et l’inspiration robinsoniens, trop peu rendent hommage à ce jardinier discret mais qui avait compris que le jardinier ne doit pas contraindre la nature mais jouer, créer, inventer avec. C’est l’art subtil à faire « disparaitre » le jardinier pour sublimer le jardin.

Gael Staunton © Cette mini-biographie de William Robinson est inspirée de celle publiée dans : Les jardins d’Irlande de The Irish Club.
Une biographie (difficile à se procurer actuellement) a été éditée en anglais en 2008 : WILLIAM ROBINSON The Wild Gardener, By Richard Bisgrove.
As a man he was something of a paradox – an Irish bachelor who is widely regarded as the father of the English flower garden […]